Une mesure extraordinaire pour une maison extraordinaire

Le 6 juillet 2020, le conseil municipal de Westmount a initié un processus pour que la « Maison Goode », située au 178 chemin de la Côte-Saint-Antoine, soit reconnue comme un bien patrimonial. La ville de Westmount, reconnue par Parcs Canada en 2011 comme Lieu historique national du Canada et récipendaire en 2018 du prestigieux prix du Prince de Galles pour le leadership municipal en matière de patrimoine, continue de protéger des lieux d’exception pour les générations futures.

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La maison Goode, construite en 1840, est l’une des plus anciennes résidences de la Ville de Westmount et représente un exemple rare de l’architecture Greek Revival au Québec. Elle appartenait à un ensemble de 4 maisons identiques dont seules deux subsistent aujourd’hui. Depuis 1884, trois générations de la famille Goode ont su conserver l’intégrité de cette étonnante maison.

Christina Cameron, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en patrimoine bâti, a participé à une étude qui permet d’évaluer la valeur patrimoniale de la propriété. « L’intérieur de la maison Goode conserve une collection remarquablement complète de boiseries, de gypseries et de plusieurs autres éléments qui ont survécu depuis sa construction originale au début des années 1840 », explique l’experte.

De plus, avec ses plantes indigènes et exotiques, son miniverger, ses serres, ses terrasses et ses bordures de plates-bandes fantaisistes, le jardin de la Maison Goode constituent un vestige fascinant du développement de la « banlieue-jardin » du XIXe siècle, selon l’étude préliminaire de la firme WAA, portant sur la caractérisation de l’aménagement paysager.

La classification municipale de la maison ne protège actuellement ni l’intérieur, ni l’aménagement paysager, d’où l’importance de la démarche.

Un leadership municipal marqué
Depuis 2012, les municipalités québécoises ont le pouvoir de protéger des intérieurs d’immeubles. Toutefois, aucune municipalité ne s’était encore prévalue de ce pouvoir pour une résidence privée, selon le registraire du patrimoine culturel, Jean-François Drapeau.

Les études produites par Luce Lafontaine Architectes et Christina Cameron, ainsi que par la firme d’architecture du paysage WAA en collaboration avec Ron Williams, permettent de déterminer les éléments matériels à protéger en plus de documenter l’histoire de la maison. Suite à l’avis de motion, le conseil municipal se prononcera sur l’adoption du nouveau règlement de citation au début de l’automne 2020.

Sans la figer dans le temps, cette mesure extraordinaire permettra à la maison Goode de continuer d’exister dans la mémoire collective tout en remplissant sa fonction première : être habitée.